Plus qu’un lieu de travail, Now coworking est aussi un lieu de vie. Des lieux de vie à Rouen, Lyon et Lille sortis tout droit de l’imagination des deux co-fondateurs, Edouard et Pascal. Nous avons donc rencontré Edouard Laubies. Nous lui avons demandé de nous parler en détail des étapes pour arriver à cette sublime décoration.

Bonjour Edouard, lorsque nous évoquons Now coworking nous parlons souvent de la beauté des lieux sans forcément se questionner sur les coulisses de tout cela. Peux-tu nous parler des grandes étapes, sans rentrer dans le détail pour le moment, du choix du bâtiment à l’arrivée des 1ers coworkers dans l’espace ?

Notre première approche est d’abord géographique. Nous recherchons essentiellement des bâtiments dans l’hyper centre ville. Ensuite, nous avons une approche esthétique ciblée sur l’architecture. Nous allons rechercher un bâtiment qui ne soit pas un bâtiment destiné à des bureaux classiques. Ce qui nous intéresse ce sont les bâtiments atypiques : anciens garages, monuments historiques, hôtels particuliers. Un bâtiment atypique mais en même temps en capacité d’accueillir les agencements que nous imaginons.

Pour faire le choix de ces bâtiments il y a différents critères comme la hauteur sous plafond, la lumière naturelle, l’épaisseur de bâtiment, et les éléments remarquables qui peuvent être déjà présents (terrasses, verrières, vue, rooftop etc). Voici les critères qui vont définir et orienter notre recherche, motivée par la quête d’un bâtiment qui nous permettra de développer un art de vivre le travail, une façon nouvelle de l’appréhender. C’est donc une recherche aussi sensible et intuitive : est-ce que nous arrivons à nous projeter dans le lieu ? Est-ce qu’il nous inspire ?

Pour revenir aux critères, la dimension du bâtiment est essentielle aussi. Il nous faut un minimum de 3000m2, on peut aller jusqu’à 4500m2 et 5000m2. Nous avons pour projet de développer une communauté; nous sommes des créateurs de communauté. Et pour en avoir une suffisamment riche en compétences et expertises, et pour qu’elle soit pertinente il faut pouvoir accueillir beaucoup de monde, environ 350 personnes en même temps sur le site ce qui explique la taille que nous recherchons. La moitié des espaces est destinée aux lieux de sociabilité, cette dimension nous permet de mutualiser l’espace et de mettre à disposition des cuisines, des salles de réunion, des bars à sieste, des salles de sport pour cette fameuse communauté et qu’elle puisse se rencontrer.

Now coworking est maintenant implanté à Rouen, Lyon et Lille, 3 sites, 3 inspirations différentes. D’où vous vient l’inspiration ?

L’inspiration en terme de décoration vient essentiellement de ce que propose le bâtiment, du vocabulaire architectural sur les finitions qui nous sont proposées. Cela nous vient aussi de la ville. Par exemple si elle est sur le littoral méditerranéen, comme Marseille, nos sources d’inspiration vont être totalement différentes que celles de Lille.

Nous souhaitons vraiment que les coworking que nous installons soient en résonance avec la ville et les gens qui transitent à l’intérieur et même autour.

Nous passons énormément de temps dans la ville en amont, je passe du temps dans les hôtels de la ville pour voir un peu ce qui est proposé, les boutiques et leurs vitrines. Je m’inspire aussi des gens, de leur façon de s’habiller et de vivre. Cela me permet de comprendre les singularités de la ville : est-ce une ville avec une culture du design important ? Est-ce que les habitants vivent dehors ? Comment vivent-ils ? Est-ce que c’est une ville d’art ? Est-ce que c’est une ville ancienne ou contemporaine ?

Par exemple Marseille est une ville très végétale, la décoration s’inspirera donc de cela, pas comme à Rouen, Lille ou Lyon.

La décoration des espaces participe à la renommée de Now coworking, comment travaillez-vous cela ?

Je cherche un point d’entrée dans la décoration, qui va être par exemple une matière, un tissu, une moquette, un luminaire, la couleur d’un alu ou même un meuble mais qui va traduire l’esprit de la ville. Et une fois que j’ai ce point d’entrée je décline depuis celui-ci le mobilier, les couleurs de peinture, les gammes de moquettes.

A Lille c’est la moquette signée Christian Lacroix qui a été notre point de départ. Je ne voulais pas prendre le contrepoint du bâtiment avec de l’ultra moderne. Elle est épaisse, confortable, personnalisée mais aussi historique, elle amène du confort visuel et du cosy et en même temps les motifs sont inspirants et légers. Il y a une forme de douceur de vivre à la française qui correspondait bien au Palais de la Bourse. A partir de là nous allons décliner l’ensemble de l’espace avec des velours, du mohair, des luminaires typés dont l’inspiration trouve son essence au tout début du XXème siècle; des tapisseries, une grande fresque murale fin XIXème et tout début XXème siècle. Par contre nous serons un peu en décalage car cela sera plutôt une version exotique de cette époque.

Concernant les recherches j’essaie d’avoir ⅔ prestataires généralistes qui me permettent de trouver des bases intemporelles. Ensuite je fais beaucoup de sourcing sur internet et dans les salons pour découvrir des produits nouveaux qui collent un peu plus à l’ère du temps. C’est ce qui prend le plus de temps car cela se définit aussi par beaucoup de déplacements. Mais c’est ce qui construit les projets surtout quand tu te fixes sur un point d’entrée. Et il faut bien avoir en tête que le sourcing c’est du quotidien, du permanent, les salons s’enchaînent, les fournisseurs changent … Il faut être constamment à l’affût.

La gestation aussi du projet prend beaucoup de temps. Je laisse l’inspiration monter avant de passer à la phase de mise en oeuvre qui du coup va plus vite. C’est un travail très collaboratif avec notamment API Atelier Architecture, qui échangent avec moi sur l’ensemble du projet. Ils sont force de proposition sur les aménagements, sur l’agencement. Ils sont aussi très agiles dans la mise en dessin. Notre travail va jusqu’à dessiner du mobilier ou des ensembles de mobilier comme des cabines téléphoniques, des bars, des meubles de bureau. Nous travaillons aussi avec des artisans, souvent les mêmes, électriciens, peintres, menuisiers qui sont force de proposition aussi sur les installations et la mise en oeuvre finale. C’est un vrai travail d’équipe avec les architectes pour la partie conception et mise en oeuvre, et ensuite les artisans : l’entreprise Seminel pour l’électricité, Le Toucan pour la peinture, l’Atelier Bourgeois pour la menuiserie.

Pourquoi pensez-vous que la décoration d’un tel espace est primordiale ?

Pour nous c’est essentiel parce que notre clientèle ne va pas se reconnaître dans de l’hôtellerie standard mais plutôt dans de l’hôtellerie de charme. Elle ne va pas se reconnaître dans la restauration de grandes enseignes mais plutôt dans une cuisine plus indépendante et nous aussi.

Now coworking développe un nouvel art de vivre le travail et cela commence forcément par l’outil de travail. Nous considérons donc qu’il faut amener du soin à cet outil parce que cela participe déjà à la qualité de vie au travail : être dans un environnement beau, silencieux et en même temps vivant. Qui donne le goût de venir travailler en fait. C’est un vrai parti pris aussi d’être en contradiction avec les standards de bureaux traditionnels qui sont ennuyeux et souvent tristes. On a envie de “poper le work” ! Et c’est aussi une forme d’innovation que de proposer une boîte à outil différente et unique.

C’est aussi très valorisant pour nos clients mais aussi pour les clients de nos clients : quand tu peux recevoir quelqu’un dans des conditions comme celles-ci cela permet de procurer une image très identitaire et très forte, porteuse de valeurs qui sont très rassurantes.

Ce qui est étonnant c’est que cette ambiance et cette décoration séduisent à la fois des jeunes coworkers créateurs d’entreprises et des grandes entreprises à dimension nationale. C’est pourquoi nous accueillons autant de profils différents et tout autant de coworkers. Et c’est aussi ça qui créé la communauté Now coworking.